PROGRAMME SUR L‘INCLUSION ET L’ÉQUITÉ (PIE)
Programa sobre la inclusión y la equidad (p.i.e.) | Program of Inclusion and Equity (p.i.e.)
La mort de George Floyd, lors d’une intervention policière à Minneapolis en mai 2020, a lancé un mouvement social de dénonciation de l’utilisation excessive de la force par la police aux États-Unis, en particulier contre les Afroaméricains, événement qui s’est rapidement étendu ailleurs. Plus tard, en 2021, la mort sous les insultes du personnel du Centre hospitalier de Lanaudière de Joyce Echaquan, une femme Atikamekw, a illustré le racisme présent dans le système de santé du Québec, Canada. Le « racisme systémique » n’est pas un phénomène exclusivement nord-américain; bien au contraire, les enjeux entourant l’équité, la diversité et l’inclusion (ÉDI) correspondent à une réalité globale qui peut toucher des pays très divers.
Les identités basées sur les origines ethniques ne sont qu’un des facteurs pouvant être à l’origine des iniquités et des exclusions. D’autres critères peuvent être la religion, les préférences sexuelles (homophobie), l’âge (agisme), le niveau de pauvreté (aporophobie), la discrimination axée sur l’accent (glottophobie) et, bien entendu, le genre. Adopter une approche plus englobante à l’égard de l’inclusion implique de laisser la « race » de côté pour se référer plutôt à des « iniquités » ou à des « discriminations systémiques » profondément ancrées dans nos sociétés. De plus, pour aborder le sujet de façon transnationale, il faut se dépouiller des idées préconçues sur qui est discriminé et qui est privilégié dans une société particulière, car un groupe avantagé dans un pays peut très bien être désavantagé dans un autre. En outre, la définition même du groupe peut varier d’un pays à l’autre. La diversité fait partie de la nature humaine.
Pour avancer dans le sentier du changement durable vers des sociétés plus inclusives et équitables, il faut générer une prise de conscience individuelle pour induire un changement collectif.
Le Programme sur l’inclusion et l’équité (PIE) du Laboratoire transnational Paix durable (PAZSOS) a pour objectif d’établir des cultures organisationnelles qui permettent la promotion de l’équité, la diversité et l’inclusion. L’ÉDI est comprise non seulement à l’interne, mais aussi dans les relations que ces institutions entretiennent avec leurs partenaires, et dans leurs rapports avec des personnes participantes à des activités et avec des bénéficiaires. Pour contribuer, à travers le changement microsocial, à l’établissement de sociétés libres de discrimination systémique, nous proposons un programme de recherche appliquée et de formation destiné à développer des compétences individuelles permettant d’intégrer la diversité dans le quotidien pour ensuite favoriser l’enrichissement collectif. En agissant sur les cultures organisationnelles et en valorisant des modes de sociabilité axés sur le respect et la promotion de la diversité, le PIE permet à ses partenaires d’investir pour augmenter en capital social.
Pour plus d’information, consultez-nous : sharing@pazsos.org
AXES TRANSVERSAUX D’ACTION
Les actions collectives pour un changement durable ne sont le résultat ni d’études abstraites ni d’interventions pratiques isolées des réflexions théoriques. Le changement social trouve son origine dans la construction de ponts qui ne visent ni à réformer ni à révolutionner le système dominant, mais à jeter les bases d’un système dont l’être humain constitue le noyau. L’un des défis de PAZSOS est de mettre en œuvre des idées qui apportent des solutions réelles et efficaces aux problèmes suffisamment diagnostiqués, en établissant des réflexions et des pratiques innovantes qui rompent avec des expériences antérieures, mais les récupèrent lorsqu’elles sont pertinentes. La durabilité est obtenue en veillant à ce que la recherche soit traduite en recommandations de politiques publiques, programmes de coopération ou tout autres résultats ayant un impact réel et quantifiable. Ainsi, nous intégrons trois axes transversaux dans nos actions : l’approche axée sur les droits de la personne, l’approche de genre, et la durabilité environnementale.
L’approche axée sur les droits humains fournit un cadre conceptuel pour comprendre les causes du respect ou du non-respect des garanties et libertés démocratiques. Fondée sur la Compréhension commune des Nations Unies en matière d’approche basée sur les droits de la personne, l’action de PAZSOS vise les personnes et les groupes les plus marginalisés, exclus, ou discriminés. Nous souhaitons que notre action :
- Soit fondée sur des analyses sérieuses capables d’identifier les causes immédiates, sous-jacentes et profondes des obstacles au développement;
- Détaille les objectifs, les cibles, et les indicateurs de mesures en lien étroit avec les normes relatives aux droits de la personne.
- Inclue, à travers des partenariats stratégiques, à tous les acteurs, étatiques et non-étatiques, intéressés à atteindre les résultats identifiés.
- Renforce les systèmes nationaux de responsabilité afin de promouvoir les contrôles démocratiques de la gestion publique.
- Transforme l’exercice des droits de la personne en instrument pour favoriser le développement.
- Considère les individus comme des acteurs majeurs de leur propre développement (et non comme des simples bénéficiaires de produits et de services).
- Comprenne la participation comme un moyen et non comme une fin en soi-même.
- Favorise l’autonomisation des plus vulnérables pour réduire ainsi les iniquités.
- Favorise des processus et des résultats qui soient suivis et évalués.
L’égalité de genre, qui passe par l’élimination de toutes les formes de discriminations fondées sur le genre (et les préférences ou orientations sexuelles), est un élément fondamental de l’approche des droits de la personne et fait aussi partie des cibles du développement durable(objectif 5). La question de genre doit être abordée à partir d’une perspective intersectorielle qui relie divers mécanismes et structures d’inégalité entre elles, telles que par exemple la race, l’ethnicité ou les classes sociales. Ainsi, l’approche de genre doit être inclue de façon systématique et transversale (« gender mainstreaming ») dans la conception des programmes et des composants spécifiques qui s’attaquent aux inégalités. De la même façon, il faut utiliser et, si nécessaire, développer des nouveaux indicateurs, pour mesurer les avancements dans ce domaine, à commencer par les indicateurs définis dans les objectifs de développement durable.
Dans cette époque de transition écologique où les changements et la dégradation des écosystèmes mettent en péril la continuité de la vie, l’Agenda 2030 de développement durable offre un ambitieux cadre d’action visant à générer des modes de consommation et de production durables (Objectif 12) pour notre futur. L’Agenda insiste également sur l’urgence d’adopter urgemment des mesures relatives à la lutte contre les changements climatiques (Objectif 13), sur l’idée de promouvoir une gestion prudente de nos océans et mers (Objectif 14), de travailler pour ralentir et renverser la déforestation et la désertification (Objectif 15). Et même si d’une façon ou d’une autre toutes les cibles sont reliées à une gestion responsable des ressources naturelles, les idées suivantes sont à remarquer :
- La sécurité alimentaire (Objectif 2) peut seulement s’atteindre par une agriculture, une sylviculture et une pêche durables, c’est-à-dire qui ne surexploitent ni les sols, ni les océans ni les forêts, et qui protègent la biodiversité et les sources d’eau potable (l’eau est l’objet de l’objectif 6).
- De l’énergie propre doit être produite à un coût abordable (objectif 7). C’est pourquoi il faut plus d’investissements publics dans des secteurs comme le transport, les systèmes d’irrigation et les technologies de l’information et des communications (l’objectif 9 se penche sur la question de l’investissement en infrastructures).
- Il faut créer des nouvelles sources de travail décent (objectif 8), reliées à l’économie verte.
- Il faut donner une importance accrue aux villes (objectif 11), afin de construire des communautés et des zones urbaines durables.